Réussir sans passer le Barreau, c’est possible?

Réussir sans passer le Barreau, c’est possible?

10 September, 2014

Titulaire d’un baccalauréat en droit, vous ne souhaitez pas passer le Barreau ou avez échoué une première fois et hésitez à le retenter. Vous vous demandez quoi faire sans le titre d’avocat ?

Vous n’êtes pas le seul, et rassurez-vous: il existe une multitude de métiers vers lesquels vous pouvez vous orienter dès maintenant ou en complétant votre formation.

Selon Me Caroline Haneyrecruteuse juridique, même s’ il est difficile d’avoir des statistiques sur ceux qui font une carrière différente de celle d’avocat, « il n’est pas rare qu’après un bac, l’étudiant ait envie de faire autre chose.»

Ce que confirme Me Maryse Chouinard, directrice du Centre de développement professionnel de la faculté de droit de l’Université McGill : « Bien que ce soit plus courant de se tourner vers une autre carrière après avoir pratiqué en droit, il n’est pas marginal que certains écartent le Barreau d’entrée de jeu.»

Un groupe d’étudiants de McGill a d’ailleurs créé une organisation « Droit autrement » afin d’explorer les carrières dites alternatives ou non traditionnelles. « L’intérêt est là dans un contexte où il y a moins d’emplois en cabinet et où l’emploi juridique traditionnel se transforme », ajoute Me Chouinard.

Votre bac, une porte d’entrée

Parfois, détenir un baccalauréat en droit est suffisant pour accéder à un emploi dans le milieu juridique. C’est le cas pour les postes de gestionnaire de réclamations dans les compagnies d’assurance, d’administrateur de contrats, de recherchiste en cabinet d’avocats ou dans la fonction publique. Pour cette dernière option, il faudra vous inscrire aux différentes réserves de candidatures et réussir les concours.

Il est possible aussi de se diriger vers le milieu de l’édition pour être traducteur ou réviseur juridique sans faire d’étude complémentaire en traduction. « C’est un plus, mais pas un prérequis », indique Me Dominique Tardif, vice-présidente de la firme de recrutement ZSA.

« Il existe un ordre des traducteurs agréés. Ils travaillent à leur compte, dans une entreprise de traduction, en cabinet, dans les maisons d’édition ou à la Soquij », précise Me Haney.

Devenir agent de marques de commerce et agent de brevets est aussi une option; vous devrez alors vous inscrire aux examens d’aptitude organisés au moins une fois par année.

Vous pouvez aussi vous diriger vers l’enseignement dans le programme de technique juridique au Cégep.

Avec une formation complémentaire, on peut aussi devenir huissier, bibliothécaire en droit, greffier, agent de probation en milieu carcéral, travailler dans le milieu syndical ou en ressources humaines.

Le bac, une surqualification

Pour d’autres métiers, un baccalauréat en droit n’est pas nécessaire. C’est même une surqualification pour être parajuriste. Mais c’est souvent la voie choisie par les bacheliers car « l’emploi est garanti, le salaire intéressant, parfois plus élevé que celui d’un avocat », explique Me Tardif.

« Un diplôme collégial en technique juridique suffit en général. Il arrive que des secrétaires juridiques qui ont su développer des aptitudes deviennent parajuristes sans avoir la formation requise ».

Et « si on a un bac en droit, soit on fait la formation complémentaire technique, soit on apprend avec l’expérience, ajoute Me Haney. En Ontario, il existe un ordre professionnel des parajuristes. Au Québec c’est en voie d’être reconnu. »

Études complémentaires

Pour ceux qui ont un objectif de carrière précis, Me Haney considère « qu’un bac en droit jumelé à une maîtrise en administration des affaires, en finance, en fiscalité pour être fiscaliste, ou un diplôme d’HEC peut être très utile. »

C’est aussi l’avis de Me Tardif : « Un diplôme complémentaire peut avoir une valeur ajoutée pour autant qu’il a une réelle pertinence au regard de l’objectif visé au départ ».

C’est le cas pour des postes liés au marketing en cabinet d’avocats, si le baccalauréat en droit est combiné avec une formation en développement des affaires. « Le droit est utile car on sait de quoi on parle et on connaît le produit. »

Me Chouinard cite également le domaine des relations publiques, du lobbying, les postes d’agent sportif ou artistique, agent d’immeuble, conseiller aux affaires ou en évaluation.

On peut aussi être journaliste, politicien, attaché politique, analyste de politique ou entrepreneur.

« J’ai vu des personnes avec un bac en droit devenir présidents de compagnie dans les domaines de l’assurance, l’investissement ou l’immobilier. Ils souhaitaient évoluer dans le monde des affaires plutôt que de plaider. Le droit est une excellente formation qui leur permet d’acquérir de bons réflexes et de mieux gérer les dossiers », ajoute Me Haney.

Le Barreau, un dernier effort

Il est possible de réussir dans le milieu juridique ou ailleurs sans être avocat. Mais les recruteurs recommandent toutefois de profiter de l’élan universitaire pour s’inscrire à l’École du Barreau.

« Il y a une panoplie de choses qui deviennent plus faciles quand on est membre d’un ordre professionnel. Même si on a une idée précise de ce que l’on veut faire, dix ans plus tard, on peut changer d’orientation. J’encourage à passer le Barreau pour ne pas se fermer certaines portes et avoir des regrets plus tard », souligne Me Tardif.

« Il est plus facile de démissionner du Barreau que de passer l’examen cinq ans après avoir terminé son bac. C’est juste un petit effort de plus», considère Me Haney.

C’est aussi le conseil que donne Me Émilie Giroux-Gareau, directrice du Centre de développement professionnel de la faculté de droit de l’UQAM. « Avec un titre professionnel, les portes s’ouvrent plus facilement pour des carrières juridiques ou non traditionnelles. Être membre du Barreau n’est pas toujours exigé, mais est bien souvent un atout, même pour les carrières internationales ».

Alors, à vos réflexions et quel que soit votre choix, n’oubliez pas : le droit mène à tout, pourvu qu’on en sorte ajoutent certains !


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