Faisons parler les leaders – Pierre Raymond

Faisons parler les leaders – Pierre Raymond

29 January, 2013

Cette semaine, Dominique Tardif rencontre Me Pierre Raymond, patron de Stikeman Elliott. Il lui parle de sa carrière et de ses grands défis professionnels.

Pierre Raymond est président du conseil de Stikeman Elliott, membre du conseil de la société et du comité exécutif et associé au bureau de Montréal.

Pourquoi avez-vous décidé d’être avocat?
Comme étudiant, l’idée de travailler au Ministère des Affaires extérieures, à Ottawa, m’attirait beaucoup.
Mais j’étais incertain quant à savoir si la branche juridique ou économique était celle qui m’intéressait le plus.
J’ai envisagé les HÉC et la Faculté de droit et choisi le droit, comme le cursus universitaire me paraissait plus intéressant que les mathématiques, la comptabilité et le marketing.
J’ai voulu aller chercher mon expérience dans un cabinet d’avocats orienté vers les affaires et le commerce transfrontalier. Le travail de haut niveau que j’ai fait chez Stikeman Elliott et la grande collégialité que j’y ai retrouvée ont fait en sorte que je n’ai jamais eu, par la suite, d’autres alternatives plus stimulantes.
Le travail que je faisais, dès le début, était vraiment intéressant, et j’y avais aussi plusieurs bons amis.
Et c’est important, les amis: ils agissent un peu comme une ancre pendant les moments difficiles – parce qu’on en a tous, des moments où l’on se demande si c’est le style de vie qu’on veut avoir pour toujours. Et quant au travail, c’était vraiment le mélange de droit et d’affaires que je recherchais.
Je ne suis donc jamais allé faire les examens du Ministère des Affaires extérieures. Et trente-trois ans plus tard, je suis encore là!

Et, après 33 ans de carrière chez Stikeman, quel est le plus grand défi professionnel auquel vous avez fait face?
Bien sûr, plusieurs grands dossiers me viennent à l’esprit, mais ce n’est probablement pas ce que je retiendrais comme plus grand défi comme, d’une certaine façon, on est bien préparé à faire face à ce genre de défis complexes.
Les grands dossiers nourrissent certainement notre ego, mais ce n’est pas nécessairement là où l’on se dépasse le plus sur le plan personnel. Mon plus grand défi, c’est probablement mon travail actuel.
Ce sera de laisser le cabinet, au moment où je vais laisser ma fonction actuelle, dans un meilleur état qu’au moment où j’en suis devenu le président.
Et ce, à plusieurs niveaux : quant à l’excellence des services, à la perception du cabinet par les clients, et à son branding à l’étranger, qui est un de nos grands actifs.
Nous sommes le premier cabinet ayant vraiment pris d’assaut les marchés étrangers en 1969 en ouvrant un bureau à Londres, et nous voulons garder ce branding. Autre chose essentielle au ‘ciment’ dans un cabinet: garder et nourrir l’atmosphère de  collaboration qui existe entre nous. C’est un autre de nos grands actifs. Les gens qui quittent pour l’industrie et les gens qui nous joignent font d’ailleurs référence à ça très souvent. On travaille trop fort pour être dans un endroit où il y a de la tension.
Mon travail comme gestionnaire est évidemment de m’assurer de l’excellence et du fait qu’on travaille fort, mais une partie importante de mes préoccupations est de m’assurer que la collégialité est maintenue.

Et comment on s’en assure?
En étant présent dans chacun des bureaux et en étant constamment en communication, de façon à ‘avoir les antennes levées’ pour percevoir ce qui va bien et ce qui va moins bien.

Si vous pouviez changer quelque chose à la pratique du droit en cabinet, de quoi s’agirait-il?
Je trouverais une formule magique pour assurer la valorisation de nos services!
Il y a beaucoup d’emphase mise sur cet aspect des choses depuis les dernières années, vu la pression mise sur les honoraires.
Il y a donc beaucoup de temps et d’énergie dirigé vers ça, ce qui ‘distrait’ malheureusement le focus de notre fonction principale et du travail qu’on doit et devrait faire, à savoir celui d’accomplir nos mandats.
Il serait intéressant de pouvoir moins se préoccuper de la façon de convaincre nos clients de la valeur de nos services.
Mais c’est la quadrature du cercle!

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un débutant sa carrière dans un grand cabinet, en droit des affaires? Ce qu’il faut pour réussir?
Je suis de ceux qui croient que l’environnement dans lequel nous pratiquons le droit va beaucoup changer dans les prochains 5-10-15 ans.
Une quantité phénoménale d’information est disponible maintenant, et il y en aura plus encore bientôt.
Le fait de savoir rédiger des contrats ou de générer des mémos deviendra donc de moins en moins quelque chose de particulier ou d’unique à une personne. Je suis convaincu que deux éléments distingueront les uns des autres :
Premièrement, la traditionnelle excellence, qui se définira de plus en plus par ce qu’on appelle la valeur-ajoutée, ce qui implique curiosité, créativité et…travail, travail, travail!
Il ne s’agira pas seulement de produire un contrat ou de répondre à une demande, mais vraiment d’avoir ‘un edge’ que le concurrent n’aura pas. Deuxièmement, notre capacité à embrasser le changement et à s’en faire un allié –  et c’est certainement plus facile à dire qu’à faire. Être à l’affût du changement et changer la façon dont on rend nos services n’est pas naturel pour nous.
Nous sommes par nature des gens ultra conservateurs, qui répondent à des clients qui cherchent une sécurité et à surtout ne pas avoir de surprise. Il est donc contre nature pour nous d’être réceptif et à l’avant-garde du changement.
Or, compte tenu de la vitesse à laquelle les choses avancent aujourd’hui, je crois que la façon de se distinguer sera d’être parmi les premiers  à mettre en œuvre les nouvelles technologies et nouvelles façons d’agir.

En vrac …
Dernier bon livre qu’il a lu
« Eat Pray and Love » écrit par Elizabeth Gilbert. Contrairement à l’habitude, celui-là, il l’a terminé! Entre autres parce que c’est excellent, et plein d’humour.
Dernier bon film qu’il a vu
« Le Trotsky » (Réalisateur : Jacob Tierney)
Restaurant préféré?
Pour lui, l’ambiance est ce qu’il y a de plus important. Il n’a donc pas de ‘restaurant préféré’. Cela dit, il nous conseille le Bistro Bienville (sur la Rue de Mentana), pour son atmosphère très agréable.
Pays qu’il aimerait visiter
Le Brésil et l’Argentine.
S’il n’était pas avocat, il serait…
Probablement architecte.

Bio
Me Pierre Raymond est président du conseil du cabinet Stikeman Elliott, membre du conseil de la société et du comité exécutif et associé au bureau de Montréal. Il exerce principalement dans les domaines des fusions et acquisitions de sociétés ouvertes, de la réglementation des valeurs mobilières et du financement des sociétés. Me Raymond agit comme conseiller auprès de diverses sociétés dans le cadre du placement de titres, d’offres publiques d’achat et de financements à l’échelle nationale et internationale. Me Raymond conseille également des clients américains et européens sur le droit québécois dans le cadre de privatisations, d’offres publiques d’achat et d’acquisitions internationales.
Me Raymond figure dans les répertoires suivants :
– The Best Lawyers in Canada, nommé « Lawyer of the Year » (Avocat de l’année) en valeurs mobilières, à Montréal, dans l’édition 2010;
– The Best Lawyers in Canada, (droit des sociétés, des fusions et acquisitions, des fonds communs de placement, des capitaux provenant du secteur privé et des valeurs mobilières), édition 2010;
– Lexpert/American Lawyer Media, A Guide to the Leading 500 Lawyers in Canada, édition 2010;
– Le Guide to the World’s Leading Lawyers for Business de Chambers Global, édition 2010, déclare que Me Raymond « facilite avec brio le déroulement des opérations » dans les domaines du droit des sociétés et des fusions et acquisitions;
– Reconnu comme un des avocats « les plus souvent recommandés » (la cote la plus élevée) par l’édition 2010 du Canadian Legal Lexpert Directory dans les secteurs du droit des sociétés – marché à moyenne capitalisation, du droit des sociétés et des affaires, du financement des entreprises et valeurs mobilières, ainsi que des fusions et acquisitions, et « recommandé à plusieurs reprises » dans les secteurs du capital de risque et du financement de projets;
– The 2009 International Who’s Who of Corporate Governance Lawyers;
– L’édition spéciale de Lexpert Leading Corporate Lawyers, juin 2009;
– LawDay Leading Lawyers, fusions et acquisitions, édition 2009;
– PLC’s Cross-border Mergers & Acquisitions Handbook, édition 2009/10;
– Lexpert Guide to the Leading US/Canada Cross-Border Corporate Lawyers in Canada, (financement des entreprises et valeurs mobilières, fusions et acquisitions), édition 2009;
– PLC Which Lawyer?, comme un chef de file en droit des sociétés et des fusions et acquisitions, édition 2009;
– Lexpert Guide to the Leading US/Canada Cross-Border Corporate Lawyers in Canada, (Financement des entreprises et valeurs mobilières, fusions et acquisitions), édition 2009;
– Le Guide to Canada’s 100 Most Creative Lawyers, édition 2006; – Nommé par Lexpert en tant que Canada’s Top 30 Corporate Dealmakers;
– A obtenu la cote la plus élevée (« AV ») dans le Martindale Hubbell Peer Review Ratings. Activités professionnelles
Me Raymond est membre du Barreau du Québec et il est membre de l’Association du Barreau canadien.
Il a participé à diverses conférences à titre de conférencier ou panéliste invité sur des questions liées au droit des valeurs mobilières, aux institutions financières et aux opérations de financement. Il a notamment donné une conférence à Paris sur la réforme des institutions financières canadiennes. Me Raymond est également conférencier invité sur le droit des valeurs mobilières à l’Université d’Ottawa. Par le passé, il a siégé au comité consultatif du président de l’Autorité des marchés financiers. Il est admis au Barreau du Québec depuis 1978.


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