Un conflit s’est créé à la longue entre les employés et la patronne immédiate. Est-ce réversible ou peine perdue lorsque rien ne fonctionne dans les relations ”employés et patrons” ? Les grands patrons ont même dû embaucher un spécialiste en ressources humaines pour analyser la situation de l’extérieur. -Anonyme
Selon une étude américaine, près d’un salarié sur deux quittera ou perdra son emploi en raison d’une relation conflictuelle avec son supérieur. Aussi étonnante que désolante, cette statistique démontre le besoin criant de prioriser la mise en place d’un système de saine gestion des relations de travail, au sein des entreprises. Un grand nombre d’employés salariés et de cadres, dans le monde du travail comme nous le connaissons aujourd’hui, sont touchés par cette réalité; votre situation n’est donc pas un cas isolé.
Comme toute querelle, le conflit en milieu de travail débute bien souvent par un malentendu anodin ou par une incompréhension de part et d’autre qui aurait pu être évitée. Les deux parties s’enflamment pour des raisons qui leur sont propres et le différend devient rapidement émotionnel. Déposant un voile sur la raison, les sentiments empêchent bien souvent les gens de rationaliser la situation. En ruminant les erreurs de l’autre, on renforce la haine, en entrainant même parfois des collègues dans l’ébullition de notre ligne de pensée.
La médiation est-elle la solution?
Il va sans dire qu’entretenir une situation conflictuelle avec un supérieur est souvent bien délicat, potentiellement lourd de conséquences, et personne n’en est à l’abri. Heureusement, il existe des moyens pour résoudre ces conflits, notamment celui de la médiation, comme vous en faites mention. Est-ce que cette solution s’avère être la meilleure? Est-elle suffisamment efficace pour renverser complètement la vapeur? Laissez-moi en douter… car aussi bénéfique que cela puisse être, la médiation n’est pas une solution en soi, mais plutôt un outil. Le règlement du différend ne repose pas sur les épaules du médiateur, mais plutôt sur celles des personnes concernées par le conflit.
Une question de perception
Grâce l’intervention d’un médiateur, le conflit est rationalisé et parfois même qualifié de « réglé ». Toutefois, bien que l’insatisfaction ait été neutralisée, l’amertume demeure. Il est donc important de travailler sur les perceptions afin de redorer l’image de l’équipe aux yeux du patron et/ou celle du patron vis-à-vis son équipe.
Afin de rebâtir une relation professionnelle, les deux parties doivent en avoir le réel désir. Il faut être en mesure de changer son état d’esprit, rester objectif et s’ouvrir à ce qui se passe dans la cour de l’autre. « Tout un défi! », me direz-vous, mais c’est l’unique façon de comprendre enfin les motifs qui ont engendré la crise. La faible tolérance au stress, la pression de la direction pour l’atteinte de résultats, les problèmes familiaux ou une mauvaise communication ne sont que quelques exemples des raisons pouvant être à l’origine de malentendus. On se rend rapidement compte que ces raisons sont généralement liées à un facteur externe, sans lien aucun avec les parties eux-mêmes. Cette prise de conscience aide grandement à dépersonnaliser le conflit. Les tensions seront moins vives et surtout moins émotives. Il sera plus aisé de se détacher de la situation et ainsi entamer un cheminement vers une compréhension de l’autre et un changement de perception : là où réside la véritable solution.
J’espère avoir pu semer un germe d’espoir dans la situation conflictuelle qui vous afflige. Je vous souhaite bonne chance pour la suite.
Emily Gourley